Les élèves de seconde du LFA s’engagent dans les négociations pour le climat
#COP21acVersailles

, par David Guillerme

Et si le meilleur moyen de faire comprendre les enjeux de la COP 21 aux élèves était de la leur faire vivre ? Et si on faisait de cette actualité un temps fort de notre communauté éducative ?

Ce sont ces questions que des enseignants du lycée Franco Allemand de Buc se sont posées dès la rentrée scolaire.
Suite à la formation interacadémique « SIMULER UNE COP 21 AVEC LES ELEVES » pilotée par les responsables EDD des 3 académies franciliennes, la DRIEE et les associations Climates, Fréquence School et Monde Pluriel, l’idée s’est imposée d’organiser un tel événement chez nous.

 Un projet d’envergure

Le projet présenté lors de la formation a été conçu à l’origine pour un groupe classe. Nous avons décidé de l’étendre à l’ensemble du niveau de 2ndes, soit 126 élèves issus des sections française, allemande et britannique. Il a nécessité un travail interdisciplinaire mobilisant des professeurs d’Histoire, de Géographie, de Physique-Chimie, de SVT et de SES durant 4 semaines de séances préparatoires. Cela a abouti à la journée de négociations du vendredi 4 décembre dernier.

 Une journée particulière pour les élèves

Les élèves étaient répartis en 6 délégations étatiques (Union Européenne, USA, Autres Pays Développés, Chine, Inde, Autres Pays En Développement) composées de négociateurs et d’assistants, ainsi que 2 groupes non gouvernementaux (ONG de défense de l’environnement et lobby pétrolier) et un groupe de presse comportant des journalistes suivant l’évènement du point de vue de chaque délégation.
Lors de cette journée, une douzaine d’enseignants les ont accompagné dans la préparation des tables rondes (apports scientifiques, recherches de données géopolitiques, préparation des stratégies et des arguments de chaque groupes) et se sont assuré du bon déroulement de la journée.

Les négociateurs de chaque groupe se sont réunis, puis la première séance de négociation a commencé avec les discours d’ouverture, rappelant les enjeux d’un tel évènement. Pendant que les négociations officielles se tenaient dans la salle de la COP 21, les assistants négociaient de manière informelle dans les couloirs, tout en fournissant de nouvelles données et informations aux négociateurs. Les négociations informelles étaient à la fois influencées par le lobby pétrolier, ainsi que perturbées par les manifestations des ONG.

A la fin de chaque tour de négociations, des propositions chiffrées de réduction de gaz à effet de serre et de financement du fond vert ont été formulées par chaque délégation. Les scénarios climatiques obtenus à l’aide du Logiciel C-Roads ont été projetés et le texte d’accord a été discuté, corrigé, et enfin validé par les représentants des différentes délégations.

Chaque groupe a eu sa tribune, grâce au travail précis et synthétique du groupe des journalistes, s’essayant parfois journalistes d’investigation ou éditorialistes aiguisés.

Les négociations ont été animées par des jeunes aux arguments affutés : l’Inde ne voulant pas payer pour le développement des autres pays, les États-Unis refusant toutes contraintes, les autres pays développés craignant de perdre leur confort et de sacrifier leur mode de vie, la Chine essayant de suivre l’UE vers une issue positive au nom de la santé de leurs compatriotes, et enfin, les autres pays en voie de développement, tirant la sonnette d’alarme et obligeant les autres nations à réagir et à s’engager pour éviter des catastrophes humanitaires. Chaque délégation a bien joué son rôle, faisant appel aux connaissances acquises lors de la préparation et faisant preuve d’éloquence.

A l’issue de la journée, si l’objectif de +2°C n’a pas été atteint (les propositions des élèves ont abouti à une augmentation de la température de +2.7 °C à l’horizon 2100), un accord contraignant a été adopté par l’ensemble des parties. Celui-ci comporte des clauses innovantes comme la création d’un Fond vert pour aider à la recherche et à l’adaptation face au changement climatique doté d’une somme de 100 milliards de $ par an, d’un conseil de surveillance pour le gérer ou encore la création d’un statut de réfugié climatique.

Les élèves sont maintenant en attente des résultats de la vraie COP 21 et espèrent que les dirigeants du monde sauront trouver les compromis nécessaires comme eux ont su le faire.

M. Van Den Bossche
Professeur de PHC

Mme Ondrejkovicova
Professeur de SVT

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