Partage d’expérience réalisé par Najib BENARAFA Professeur de SVT – Coordinateur Développement Durable (nbenarafa@jacolombes.com)
Contexte
Le « Défi Santé et Climat » est un projet d’EDD né dans un contexte de crise climatique qui s’accélère générant de l’éco-anxiété et d’autres problèmes de santé publique (hausse de la mortalité et épidémies). Les mêmes causes ayant des effets à la fois sur l’organisme et le climat, nous avons voulu mettre en lumière cette convergence tout en proposant des solutions d’action.
Diagnostic
Les éco-délégués, principaux acteurs du projet, ont d’abord établi en février 2022 un état des lieux des habitudes et connaissances en lien avec le thème. Ce diagnostic initial a pris la forme d’un sondage diffusé auprès de 500 collégiens et lycéens de Jeanne d’Arc Colombes.
Des réponses, il ressort que 94% de collégiens et lycéens considèrent que le « réchauffement climatique est sérieux », (les 6% restants pensent que ce « réchauffement est exagéré »). Parmi les conséquences du réchauffement climatique, à côté des canicules, les tempêtes, les incendies ou les réfugiés climatiques, c’est de loin l’extinction des animaux et des végétaux qui les préoccupent le plus. Les résultats soulignent surtout que 54% des sondés sont très, voire, extrêmement inquiets du réchauffement climatique ! 31 % sont assez inquiets et seulement 14% sont peu ou pas du tout inquiets. Il existe donc une éco-anxiété réelle chez les élèves de l’établissement. Cette atteinte à la santé mentale de nos élèves n’est, en fait, pas une exception, d’après plusieurs études elle serait généralisée à la moitié des jeunes d’Europe.
Réalisations :
Pour faire face à cette tension, et soigner à la fois notre climat et notre santé, nous avons développé une stratégie basée sur des actions car la meilleure manière d’agir contre l’éco-anxiété est de permettre aux jeunes d’agir pour l’environnement.
Plusieurs initiatives ont été menées :
- La végétalisation : avec la coopérative « les Jardiniers à Vélo », les éco-délégués ont participé à un atelier pour planter des nouvelles haies et arbres à la limite de la cour de récré et ont poursuivi la végétalisation de structures verticales. D’après toutes les données scientifiques les végétaux sont sources de fraîcheur pour lutter contre les îlots de chaleur, ils dépolluent l’air et le sol, absorbent le CO2, gaz à effet de serre, et favorisent aussi notre santé mentale. En plus ils servent d’habitat, et de nourriture, à la biodiversité.
- L’alimentation : les éco-délégués du collège ont participé avec l’association « Pik Pik environnement » à deux Ateliers sur la saisonnalité et sur la production de l’alimentation pour comprendre comment notre alimentation a un impact sur notre santé, comme sur la planète, et à un autre programme sur l’alimentation équilibrée et ses labels. D’autres groupes d’élèves ont cuisiné des recettes végétariennes encadrés par un chef étoilé avec l’association « Affuté/Biscornu » à partir de produits abîmés ou ne correspondant pas aux critères de la grande distribution.
Le choix de nos repas et de notre alimentation a non seulement une influence directe sur notre santé mais aussi sur le type d’agriculture que nous soutenons. Celle-ci est une des premières sources de gaz à effet de serre en France, elle est gourmande en eau et souvent polluante. D’après le sondage diagnostic ¾ des élèves sont prêts à manger une fois par semaine un menu végétarien. - L’éducation : nous avons créé, avec le comité de pilotage et les éco-délégués, un « Carnet de Premiers Soins pour le Climat et l’Humain » en compilant des informations provenant de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et du GIEC (Groupement international d’Expert pour le climat).
Ce carnet unique, original et illustré par les élèves a été imprimé en cent exemplaires et il est également disponible sous forme numérique et accessible via un QR Code.
Bilan et épilogue :
Grâce aux actions de végétalisation et de sensibilisation par le carnet diffusé à l’ensemble de la communauté, nous avons atteints nos objectifs pédagogiques et environnementaux. En diminuant l’éco-anxiété par l’information et en créant des zones de rafraichissement naturelles dans l’établissement sans avoir recours à des investissements énergivores, nous avons respecté un cahier des charges économique.